La société de gestion britannique M&G a enregistré une collecte nette de 2,1 milliards de livres pour son activité ouverte aux nouveaux clients au premier semestre 2025. Il s’agit d’une amélioration de 3,2 milliards de livres par rapport à l’année dernière, où le groupe avait vu sortir 1,9 milliard de livres, dont 1,1 milliard sur le seul premier semestre.
Les encours sont ressortis à 354,6 milliards de livres à fin juin 2025, contre 346,1 milliards un an plus tôt et 345,9 milliards fin décembre 2024.
Cette collecte a été portée par le pôle gestion d’actifs (asset management), dirigé par Joseph Pinto, qui a enregistré une collecte nette de 2,6 milliards de livres auprès de clients externes, soit 3 milliards d’euros. « Il s’agit de notre plus forte collecte nette auprès de clients externes depuis notre cotation en 2019 », s’est réjoui Andrea Rossi, le directeur général de M&G, dans une vidéo de présentation des résultats publiée sur Linked-In.
Dynamique internationale
L’expansion internationale de M&G explique en partie cette bonne dynamique, puisque les flux nets de la clientèle institutionnelle internationale se sont élevés à 3,2 milliards de livres. Le wholesale a collecté 700 millions et les sorties des institutionnels britanniques se sont réduites à 1,3 milliard de livres.
« M&G a profité d’un rééquilibrage des clients internationaux depuis le début de l’année qui souhaitent allouer davantage à l’Europe, notamment aux actions européennes », a détaillé Joseph Pinto, dans une interview à L’Agefi. Les flux se sont notamment portés vers le fonds phare European Strategic Value. M&G a aussi collecté sur les actions japonaises et sur la gestion à impact article 9. L’obligataire n’a pas démérité et les investisseurs se sont dirigés vers le crédit européen et le high yield , et ont commencé à s’intéresser au crédit Asie, peu de temps après le lancement de sa plateforme de gestion obligataire à Singapour.
La partie marchés privés a aussi bien fonctionné, avec du crédit privé, de la dette immobilière et de l’immobilier plus classique. D’un point de vue géographique, toutes les régions ont contribué. « Nous avons eu de belles demandes sur le marché français. Nous avons bien travaillé avec des banques privées. Les mandats que nous avons gagnés se traduiront sur la seconde partie de l’année. Nous revenons sur des territoires très positifs tels qu’on a pu les connaître il y a quelques années », se félicite Joseph Pinto.
L’Allemagne et la Suisse en tête
Désormais, 58?% des encours sous gestion proviennent de clients internationaux (soit 97 milliards de livres sur 168 milliards de livres en gestion d’actifs), contre seulement 37?% il y a cinq ans. L’Europe continentale est le premier marché du groupe, concentrant près de 69 milliards de livres. Avec 17,5 milliards de livres, l’Allemagne et la Suisse se positionnent en pole position dans cet ensemble européen, devant l’Italie, avec 15,2 milliards de livres et les Pays-Bas, avec 10,6 milliards de livres. L’ensemble réunissant la France, la Belgique et le Luxembourg est à la quatrième place, avec 8,8 milliards de livres. L’Europe du Nord et l’Espagne sont à égalité, avec 6,6 milliards de livres.
A côté, le Moyen-Orient et l’Afrique représentent 11,3 milliards de livres. L’Asie du Sud-Est et l’Australie pèsent 8,9 milliards de livres et le Japon, 3,7 milliards. Cette zone asiatique, et notamment le Japon, devrait croître grâce au partenariat noué récemment avec Dai-Ichi Life, le premier assureur-vie coté au Japon, qui devrait générer 6 milliards de dollars de nouveaux contrats sur cinq ans. « Les premiers « effets » de ce partenariat devraient commencer à se faire sentir en fin d’année, et davantage sur les années suivantes », a indiqué Joseph Pinto. « Ils sont dans une phase de due de diligence de nos stratégies », ajoute-t-il.
Le partenariat avec le groupe nippon devrait dans le même temps soutenir la croissance de M&G dans les actifs non cotés, où M&G a de fortes ambitions. Cette activité représente désormais 77 milliards de livres, notamment grâce à l’acquisition d’une participation majoritaire dans le suédois P Capital Partners. A cela s’ajoutent 6,5 milliards de livres de capitaux engagés par les clients, mais qui n’ont pas encore été déployés.
Dans la gestion d’actifs, les revenus sont ressortis à 514 millions de livres, en hausse par rapport aux 499 millions au 30 juin 2024, tandis que les coûts sont restés stables à 388 millions. Cela a conduit à un coefficient d’exploitation de 75?%, en baisse par rapport aux 77?% précédemment au premier semestre 2024. L’objectif est d’atteindre 70?% d’ici à la fin de l’année.
Au niveau du groupe, le résultat opérationnel ajusté avant impôts est ressorti à 378 millions de livres, contre 375 millions en 2024.
Le groupe a annoncé avoir réalisé 213 millions de livres d’économies à fin juin, dépassant l’objectif initial de 200 millions. Il est ainsi en bonne voie d’atteindre le nouvel objectif de 230 millions de livres d’ici à la fin de cette année.
Laurence Marchal
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